10 propositions pour lutter contre l’isolement social des aidant.es
Le Collectif Je t’Aide publie son 4ème plaidoyer, dont le thème de l’isolement social a été choisi par les aidant.es via une consultation nationale. Il soumet 10 propositions aux pouvoirs publics qui s’inscrivent dans la mise en œuvre de la stratégie nationale « Agir pour les aidants ».
L’isolement social des aidant.es : constats clés
La moitié des 11 millions d’aidant.es en France sont en situation d’isolement social alors que ce phénomène touche en moyenne 10 à 15% de la population générale. Cela s’explique par un déficit de protection et un déni de reconnaissance.
Le déficit de protection se caractérise par un manque d’accompagnement des aidant.es qui effectuent, souvent seul.es, un travail invisible et gratuit. Aider un proche nécessite beaucoup de temps et d’attention dans la durée, entraîne des frais financiers et a des impacts sur la vie professionnelle. Les temps de socialisation et pour soi s’en trouvent alors réduits. Le déficit de reconnaissance se manifeste par l’incompréhension de l’entourage de ce rôle d’aidant.e et un déficit de visibilité dans la société. Si aujourd’hui, 48% des Français.es connaissent le terme “aidant.e”, ils ne sont que 38% à en connaître véritablement la définition.
Les freins à la rupture de l’isolement des aidant.es
Les aidant.es, et en particulier les femmes, sont assigné.es culturellement et institutionnellement dans ce rôle d’aidant.e, encore considéré comme “naturel” et relevant de la sphère domestique et privée. Ces croyances sociétales et choix politiques nourrissent des sentiments de culpabilité, d’auto-censure, de conflit de loyauté chez les aidant.es qui n’osent pas ou peu demander de l’aide. Les conséquences de l’isolement social sont importantes et se sont amplifiées durant la crise sanitaire : santé aggravée due à la fatigue et au stress, risques de prises en charge tardives et de retards de soin, entraînant des coûts humains et financiers pour la société.
Nos préconisations
Le Collectif Je t’Aide demande à ce que les professionnel.les en contact avec les aidant.es soient formé.es à leur repérage et orientation vers des structures adaptées d’information et d’accompagnement (Proposition 3), ainsi qu’à leur accompagnement professionnel (Proposition 6). Il propose également l’extension du congé de proche aidant.es (Proposition 7) dans le temps et en termes de bénéficiaires. Enfin, il préconise le développement et la diversification des offres de répits (Proposition 8) et des séjours de loisirs (Proposition 9 et 10).