Oeuvre Falret a été lauréate du Prix Initiatives Aidant.e.s 2020. L’association fête cette année ses 180 ans d’existence.
Sandrine BROUTIN, Directrice Générale de l’Oeuvre Falret revient sur son expérience du Prix Initiatives Aidant.e.s.
Pouvez-vous présenter Oeuvre Falret ?
Je suis Sandrine Broutin, Directrice générale de l’Oeuvre Falret, une association reconnue d’utilité publique fêtant ses cent quatre-vingts ans d’existence et surtout d’action au service de la santé mentale.
Cette association a été fondée en 1841 par le Docteur Jean-Pierre Falret, pionnier de la psychiatrie moderne, grand humaniste à qui nous devons une amélioration significative de la vie des personnes souffrant de troubles psychiques.
L’Oeuvre Falret a développé une offre diversifiée de services, d’établissements et de dispositifs pour l’accompagnement des personnes vivant avec un trouble ou un handicap psychique.
Lorsque nous accompagnons des personnes vivant avec un trouble ou un handicap psychique, c’est tout leur environnement que nous accompagnons et en premier lieu leurs proches qui sont souvent en situation d’aidant.es.
Très tôt, la question de l’aide aux aidant.es s’est posée à l’Oeuvre Falret et nous avons cherché à développer une offre à destination de ces aidant.es qui sont assez peu visibilisé.es, sans demande particulière, mais qui s’épuisent.
Il nous a semblé extrêmement important de réfléchir aussi à la manière de les aider et de les soutenir dans la durée.
Quel était le projet avec lequel vous avez participé au prix Initiative Aidant.es ?
Nous avons souhaité mettre un coup de projecteur sur notre offre de séjours de répit qui s’adressent aux aidant.es et également aux aidé.es. Nous avons remarqué qu’il était souvent difficile pour ces aidant.es de prendre du répit par crainte de laisser sa/son proche seul.e et d’avoir à trouver des relais.
Nous avons d’une part, proposé des séjours de répit pour ces aidant.es et d’autre part, ce que nous appelons des séjours parenthèses.
Ce sont des séjours aidant.es/aidé.es qui permettent à la personne de partir avec sa/son proche tout en ayant sur place une offre diversifiée qui leur permet d’avoir des temps distincts et des temps de respiration.
Cela permet aussi de se retrouver sur des temps conviviaux, sur le temps des repas à partager et des moments de loisirs.
Est-ce que le prix a pu vous aider à réaliser ce projet ?
Principalement en donnant de la visibilité à ces séjours et en nous permettant d’élargir la communauté des personnes qui ont connaissance de leur existence. Le bouche à oreille est précieux pour faire connaître cette offre. D’ailleur, cette période de crise que nous avons traversées tout au long de l’année ainsi qu’une plus grande visibilité donnée à ces séjours a permis considérablement d’augmenter le nombre de participant.es.
Quels sont vos prochains projets ?
Nous en avons beaucoup !
Dans un premier temps, nous souhaitons vraiment développer ces séjours. Chaque année, nous essayons d’en proposer davantage que l’année précédente. Cette année, c’est quatre à six jours qui seront proposés dès le mois de juillet pour les aidant.es. Nous essayons de limiter à 24 participant.es le nombre de personnes. Donc quatre séjours pour cette année.
Par ailleurs nous continuons de réfléchir à ce que nous pouvons proposer entre ces périodes de séjour aux aidant.es, de manière à ce que l’effet bénéfique du séjour puisse durer dans le temps. Cela peut prendre la forme de rencontres intermédiaires pour des week-ends ou des soirées.
Il faut comprendre que sur chaque séjour nous avons des personnes qui font connaissance, des personnes qui se rencontrent, cela crée des liens, des petites communautés de gens qui s’écrivent, qui continuent à se téléphoner. C’est de l’entraide aussi qui se met doucement en place. Il faut pouvoir l’entretenir parce que tout cela peut se déliter facilement quand chacun.e repart dans son quotidien.
Nous avons aussi travaillé toute cette année au développement d’une offre pour des jeunes aidant.es, des jeunes proches de malades ou de jeunes enfants qui vivent au domicile de personnes souffrant de maladies psychiques. Il s’agit du service Les Funambule qui propose une écoute active à ces jeunes proches. La plateforme s’appelle JEFpsy et nous évoluons avec des partenaires européens, belges, luxembourgeois et suisses. C’est une plateforme numérique d’écoute, d’orientation et d’information pour permettre à ces jeunes d’avoir un espace de parole et de mise en relation.
Quels conseils donneriez-vous à une structure qui souhaiterait postuler au Prix Initiative Aidant.e.s ?
Allez-y ! C’est une belle aventure parce qu’au-delà du prix, c’est véritablement un espace de rencontre. Depuis 18 mois, nous sommes très frustré.es qu’elles soient essentiellement virtuelles. Pour autant, c’est élargir nos connaissances, découvrir des initiatives absolument incroyables, de belles solidarités et de belles générosités autour de la question des aidant.es.
Pour cette première raison, allez y sans hésiter. Ensuite, parce que c’est l’occasion de mettre en valeur le travail des équipes et de faire connaître ses dispositifs, ce qui est souvent un peu difficile même si aujourd’hui, grâce aux réseaux sociaux, la communication est plus fluide. On sait combien les relais sont importants et je dois dire que le Collectif, à ce niveau là, est particulièrement efficace.
Comment pouvons-nous vous contacter ?
Vous pouvez nous retrouver sur le site www.Falret.org sur lequel il y a toutes nos adresses ainsi que les numéros de téléphone.