La FAQ des aidant·es
Vous faites peut-être partie de ces 11 millions d’aidant·e·s qui aident un·e proche atteint·e de handicap, de maladie, ou en perte d’autonomie liée à l’âge.
Aider peut parfois être difficile, c’est pourquoi nous avons créé une Foire Aux Questions pour :
- vous apporter le soutien nécessaire pour trouver les meilleures solutions afin de vivre au mieux votre rôle d’aidant·e
- vous informer sur les dispositifs les plus adaptés à vos proches.
Être aidant·e : se reconnaître et comprendre les aspects essentiels
Face à la multitude de profils et situations différents et dans un souci d’harmonisation, une définition a été formulée récemment en 2015 à l’occasion de la loi d’adaptation au vieillissement de la société : “Les aidant·es sont toutes les personnes aux liens étroits et stables, résidant ou non sous le même toit que le·la ou les proches aidé·es, qui lui viennent en aide, de manière régulière et fréquente, à titre non professionnel, pour accomplir tout ou partie des actes ou des activités de la vie quotidienne.”
Être reconnu en tant qu'aidant·e commence par connaître le terme. En France, une personne sur deux ignore ce mot. Actuellement, parmi les 11 millions d'aidant·es, on estime que deux sur trois ne se considèrent pas encore comme tel·les. Alors, êtes-vous aidant·es ? Si vous aidez un·e proche qui est atteint·e d’une maladie, en situation de handicap ou en perte d’autonomie, que ce soit un parent, un enfant, un·e conjoint·e, un·e ami·e, un frère, une sœur, ou encore sa belle-famille, de manière régulière et fréquente, alors vous êtes aidant·es ! Au quotidien, ce rôle se traduit par l’accompagnement de votre proche dans ses soins, dans les démarches administratives, dans de l’écoute et du soutien, dans la charge des tâches domestiques et la recherche de solutions. Les situations d’aidance sont très variées, peuvent intervenir à n’importe quel moment de la vie (jeunesse, vie professionnelle et retraite) et se cumulent bien souvent au cours de notre vie.
Les profils des aidant·es et des situations d’aidance sont variés, illustrant qu'il existe autant d'aidant·es que de situations d'aidance. En voici des exemples :
- Michelle - 66 ans : Aidante de son mari atteint d’une maladie neuro-dégénérative
- Laura - 34 ans : Aidante de ses deux enfants polyhandicapé·es
- Alice - 21 ans : Aidante de sa mère atteinte d’un cancer
- Pierre - 40 ans : Aidant de son frère atteint de troubles psychiques
► Découvrez d’autres témoignages dans notre podcast J’Aide
Les tâches effectuées par les aidant·es au quotidien sont multiples :
- Écouter, soutenir, distraire
- Se renseigner sur la maladie, les traitements et les établissements
- Effectuer les tâches domestiques
- Accompagner le proche à ses RDV médicaux
- Prendre en charge les démarches administratives
- Surveiller le proche de jour et/ou de nuit
- Gérer les finances
- Chercher des solutions
Chez les aidant·es, leur rôle auprès de leur proche vient s’ajouter au quotidien. C’est une articulation permanente, entre leur rôle d’aidant·e et leurs temps de vie.
Ces sphères de vie étant :
- la vie professionnelle (emploi, recherche d’emploi, projets professionnels au sens large),
- la vie sociale (loisirs, relations sociales, pratique sportive),
- la vie familiale (relations familiales, responsabilités parentales, loisirs).
Avoir un rôle d’aidant·e s’ajoute aux différents temps de vie et impacte différents aspects de la vie sur le long terme :
- Santé mentale : charge émotionnelle, culpabilité, oubli de soi, dépression
- Santé physique : fatigue, stress, charge mentale, troubles musculosquelettiques (mal de dos...), problèmes de sommeil, de l’alimentation, reports de soin
- Travail : retards, réduction du temps de travail, arrêt
- Précarité : difficultés financières, restes à charge importants, impacts sur la retraite
- Dégradation des relations : entre l’aidant·e et l’aidé·e, entre les membres de la famille, de la fratrie…
- Isolement : cercle social restreint…
Les aidant·es, n’ont, à ce jour, pas de statut juridique officiel. Un statut d’aidant familial existe pour les aidant·es de personnes bénéficiaires de la PCH (Prestation de Compensation du Handicap) et de l’APA (Allocation Personnalisée d’Autonomie), qui doivent justifier du temps passé et des tâches réalisées auprès de leur proche pour bénéficier d’un certain nombre d’aides et d’une attestation de personne agissant au titre de proche aidant (Source : Plaidoyer 2022 "Pas sans les 11 millions d'aidant·es" Collectif Je t'Aide.)
La question de la reconnaissance officielle, incluant le statut mais aussi d’autres modalités juridiques et techniques, est débattue par les associations qui accompagnent les aidant·es, comme le Collectif Je t’Aide, et par les pouvoirs publics (cf. Plaidoyer 2022).
Les jeunes aidant·es sont des jeunes mineur·es ou majeur·es ayant moins de 25 ans apportant une aide à un·e proche en situation de handicap, de perte d’autonomie ou avec une maladie.
Selon l’American Association for Caregiving Youth (2012), un·e jeune aidant·e est un enfant ou un adolescent de moins de 18 ans qui apporte une aide significative régulière à un membre de sa famille ou de son foyer. Ce proche a besoin d’aide en raison d’une maladie physique, mentale ou d’un handicap. Entre 18 et 25 ans, on parle de jeunes adultes aidant·es.
Les interlocuteur·rices privilégié·es des aidant·es pour être orienté·es et/ou accompagné·es sont nombreux, bien que très inégalement répartis sur le territoire :
- En physique :
- Les plateformes de répit (250 en France)
Pour trouver la plateforme de répit la plus proche de chez vous : cliquez ici - Les Centres Communaux d’Action Sociale (CCAS)
- Les Centres Locaux d’Information et de Coordination Gérontologique (CLIC)
- Les mairies
- Les Maisons Départementales des Personnes Handicapées (MDPH)
- Les maisons des aînés et des aidants
- Les associations d’aidant·es et de patient·es (France Alzheimer, APF France handicap, UNAFAM, Ligue contre le cancer, ARSLA, L’ENVOL…)
- Les professionnels de santé : médecins traitants, infirmier·ères à domicile
- Les mutuelles et caisses de retraite
- Les centres médicaux sociaux et prévention santé
- Les plateformes de répit (250 en France)
- En ligne :
- La plateforme Ma Boussole Aidants
- La carte des événements organisés dans le cadre de la JNA (carte en ligne de mai à novembre)
- Par téléphone :
- Avec Nos proches ☎️01 84 72 94 72 (7j/7, 8h-22h)
- Et de septembre à novembre chaque année, les évènements organisés dans le cadre de la JNA
Les dispositifs propres à soutenir les aidants sont multiples : ils s’adressent, souvent de façon exclusive, à un besoin précis, ou à une situation, un handicap, ou une pathologie particulière de l’aidé·e. Ils sont portés par une multitude d’acteurs (collectivités, associations, entreprises, mutuelles, etc.) et sont très inégalement répartis sur le territoire.
Voici tout de même quelques grandes catégories d’aides (liste non exhaustive) :
- Les aides financières (APA, PCH, etc, qui visent plutôt à compenser la perte d’autonomie de la personne aidée)
- Les lieux ressources (CCAS, CLIC, Maison de l’autonomie, MDPH)
- Les dispositifs de répit (Accueils de jour / nuit / weekends, baluchonnage, etc.)
- Les services à la personne (soins, ménage, repas, hygiène, etc.)
- Les aides techniques/aides matérielles (qui, là encore, visent à compenser la perte d’autonomie de l’aidé-e, et ne ciblent pas directement l’aidant·e)
- Les formations
- Les groupes de parole et l’accompagnement psychologique
- Les plateformes d’information et d’orientation (Ma Boussole Aidants, Soutenir les aidants, agevillage.com…)
J’accompagne un proche vulnérable : que faire pour l’aider ?
Pour accompagner un proche en situation de handicap, plusieurs ressources et services peuvent être mobilisés en fonction des besoins spécifiques.
Voici quelques pistes vers lesquelles vous pouvez vous tourner :
- Services publics
- Mon parcours handicap
- Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) : démarches administratives (PCH, AAH,…) et orientation vers les services adaptés
- Centres Communaux d’Action Sociale (CCAS) : soutien financier, aides à domicile, et informations sur les services locaux. Pour trouver le CCAS le plus proche de chez vous : cliquez-ici
- Associations de soutien (avec ou sans ligne d’écoute) : APF France Handicap, UNAPEI, Unafam, APAJH…
- Quelques exemples d’interlocuteurs·rices pour être aidé·e dans les démarches administratives (disponibilité de ces services variable suivant les territoires) :
- L’association Droit Pluriel propose une aide juridique gratuite, accessible et adaptée à toute personne en situation de handicap, quel que soit le handicap, et à leur aidant·e
- L’association Unis-cité met à disposition des jeunes qui peuvent relayer l’aidant quelques heures pour permettre à l’aidant de faire ses tâches administratives ou autres
Accompagner un proche en perte d'autonomie en raison de son âge nécessite de mobiliser diverses ressources et services adaptés à ses besoins. Voici des pistes vers lesquelles vous pouvez vous tourner :
- Services publics
- Portail gouvernemental de référence
- Conseil départemental : démarches administratives (APA…)
- Centres Locaux d'Information et de Coordination (CLIC) : information sur les aides et les démarches administratives, orientation vers les services adaptés, coordination des services, aides pour favoriser le maintien à domicile, amélioration qualité de vie. Pour trouver le CLIC le plus proche de chez vous : cliquez ici
- Associations et structures spécialisées : France Alzheimer, France Parkinson, France AVC, A2MCL, agevillage.com
- L’association Point d’orgue (service payant) dispose du dispositif Arpege pour l’aide administrative
Accompagner un proche atteint d'une maladie peut être complexe et nécessite souvent l'intervention de plusieurs ressources et services. Voici une liste d'entités et de services vers lesquels vous pouvez vous tourner pour obtenir de l'aide et du soutien :
- Services publics :
- Conseil départemental : démarches administratives
- Centres Communaux d’Action Sociale (CCAS) : orientation vers les services adaptés
- Maison Départementale des Personnes Handicapées (MDPH) pour certaines maladies invalidantes : démarches administratives (PCH, AAH…préciser si vous avez une ALD) et orientation vers les services adaptés ⚠️ Précision dans le cadre d’un cancer : alors que le nombre d’aidant·es accompagnant une personne atteinte d’un cancer augmente, les droits ne suivent pas. Les droits existants sont inadaptés à la temporalité du cancer et il est noté une mauvaise reconnaissance de la maladie cancéreuse parmi les critères du handicap au sein de la MDPH.
- Pour chaque maladie ou pathologie, il existe entre une ou plusieurs associations de patients dédiées à l’accompagnement, l’information, l’orientation des patients et de leurs aidant·es :
- Liste non exhaustive : La Ligue contre le cancer, France Alzheimer, France Parkinson, ARSLA, France Sclérose en Plaques, AFSEP, MSIF, Vaincre la Mucoviscidose, VML, A2MCL, Unafam, L’Envol
- Pour retrouver toutes les associations de patients : cliquez ici ou ici
▶︎ Guide "Aider les proches aidants" qui viennent en aide à une personne atteint·e d'un cancer
L’accompagnement des aidant·es ne peut se passer d’un climat de confiance permettant le dialogue et l’écoute, entre les aidants et les professionnels de santé . Pour établir un lien de confiance et rester en lien avec les professionnel·les de santé, voici quelques conseils :
- Informer votre médecin traitant de votre rôle d’aidant·e
- Vous identifier auprès des professionnel·les de santé qui accompagne votre proche : ils sont aussi de bons conseils/interlocuteurs et peuvent vous conseiller sur votre propre santé
- Faire valoir votre expertise d’usage, votre place d’aidant.e et votre relation avec votre proche
- Engager une communication claire et ouverte :
- Partager toutes les informations que vous jugez pertinentes sur l’état de santé de votre proche
- Ne pas cacher des détails par peur de déranger ou de paraître alarmiste
- Poser toutes les questions dès que quelque chose n’est pas clair pour vous
- Parler des impacts de l’aidance sur votre santé, s’il y en a, etc.
En cas de problème, dirigez-vous vers France Assos Santé qui est l’organisation de référence pour représenter les patients et les usagers du système de santé en défendant leurs intérêts, en améliorant la qualité des soins, et en promouvant leurs droits.
Je suis aidant·e : quelles solutions et quels interlocuteurs·rices pour m’accompagner ?
Pour accompagner son proche au mieux, il est primordial de prendre soin de soi : comprendre comment prendre soin de soi en premier amène à pouvoir mieux prendre soin de son proche.
Être aidant·e d’un·e proche a un impact sur votre santé : manque de sommeil, problèmes de santé physique (mal au dos, migraine, maladies chroniques), problèmes de santé mentale (fatigue, stress, anxiété, dépression), incapacité à avoir une alimentation saine et des activités sportives et de loisirs. Aider impacte aussi votre possibilité à prendre soin de votre propre santé en allant consulter pour vous-même des médecins et/ou en prenant du répit. L’ensemble de ces impacts peut ainsi mener à des situations critiques (dépression, burn-out, etc.), et des détections trop tardives de maladies graves.
Les femmes aidantes doivent être plus vigilantes face à ces impacts car elles ont globalement plus représentées dans les situations d’aide difficiles (plus d’heures consacrées à l’aide, tâches plus lourdes, proche aidé·e plus dépendant·e…). Ainsi, 60 % des aidants vivant l’aide comme un fardeau « très lourd » sont des femmes.
Le sentiment de culpabilité est également très présent chez les aidant·es et peut être un frein à prendre soin de votre santé : culpabilité de laisser son proche seul·e, de prendre du temps pour soi, d’effectuer des activités de loisirs quand l’autre souffre. Les aidant·es souhaitent offrir le meilleur d’elles-mêmes et d’eux-mêmes, surtout dans des situations où le temps est compté, comme la fin de vie, et veulent être « à la hauteur » des enjeux et de la situation. N’oubliez jamais ces 2 choses :
- Aider est souvent un marathon et non un sprint.
- Même si le chemin est parfois long avant de pouvoir prendre soin de soi et/ou du répit, il est nécessaire. Si vous êtes épuisé·e, qui prendra le relais ?
Vous pouvez trouver quelques clés pour combattre ce sentiment de culpabilité ici.
► JNA 2018 : La santé des aidant·es
► Entretien avec Christophe Fauré, psychiatre qui accompagne des aidant·es.
Selon l'OMS, la santé est un état de complet bien-être physique, mental et social, et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. Pour les aidant·es, il est crucial de prendre soin de leur propre santé pour pouvoir continuer à aider leurs proches. Voici trois étapes clés pour y parvenir :
- Comprendre l’importance de son rôle : Les aidant·es portent de nombreuses responsabilités, telles qu'écouter, soutenir, se renseigner sur les pathologies et traitements, faire intervenir des professionnel·les à domicile et accompagner aux rendez-vous médicaux. Aider son proche, c’est d’abord prendre soin de soi. Si vous êtes épuisé·e, qui prendra le relais ?
- S’entourer de professionnel·les de santé :
- Identifiez-vous auprès du personnel médical qui accompagne votre proche.
- Informez votre médecin traitant de votre rôle d’aidant·e.
- Réalisez un bilan de santé annuel (centres de prévention Agirc-Arrco).
- Partagez votre situation avec un psychologue spécialisé pour les aidant·es ou via des lignes d’écoute et des groupes de parole (Avec Nos Proches, Allo Alzheimer, A2MCL, AFA).
- Trouvez des solutions de répit pour dégager du temps afin de réaliser une activité physique régulière et adopter une alimentation équilibrée (Soutenir les aidants, Ma Boussole Aidants, https://www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr/).
- Connaître les dispositifs de répit pour alléger sa charge : Utilisez les accueils de jour, le relayage à domicile, les séjours de répit aidant·es/aidé·es, le baluchonnage, les gardes de nuit et les hébergements temporaires. Les plateformes de répit sont des interlocuteurs clés (Soutenir les aidants, Ma Boussole Aidants, https://www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr/).
La charge de l'aidance peut rapidement devenir écrasante, il est donc essentiel de prendre soin de sa santé mentale. Voici des solutions pour y parvenir :
- Accompagnement et soutien psychologique spécialisé aidant (Le Lien Psy, les associations de patients).
- Ateliers et groupes de parole entre "pairs-aidants" :
- Rendez-vous des parents extraordinaires (Les Bobos à la ferme).
- Groupes de parole (France Alzheimer, ARSLA).
- Café des aidants (AFA, Fondation Casip-Cojasor)
Trouvez un Café des aidants près de chez vous : https://www.aidants.fr/vous-etes-aidant/participer-a-une-action-pres-de-chez-soi/cafe-aidants/. - Ateliers des parents (Handissimo).
- Ateliers entre aidant·es (La Maison des Aidant·es, Association Nationale, A2MCL).
- Réseau social et d’entraide (La Compagnie des Aidants).
- Lignes d’écoute et d’aide téléphonique anonymes et gratuites :
- Lignes spécialisées par pathologie : Unafam, Allo Alzheimer, A2MCL, France Parkinson, Handicap France.
- Lignes généralistes mais spécifiques à l’aidance : Avec Nos Proches, Relais ressources Espace singulier.
- Dispositifs de répit pour alléger sa charge et dégager du temps pour soi : accueils de jour/nuit, accueil familial, séjours de répit aidant·es et aidé·es, répit aidant-aidé (sortie musée, théâtre, etc.). Les plateformes de répit sont des interlocuteurs clés (Soutenir les aidants, Ma Boussole Aidants, https://www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr/).
Ces solutions permettent non seulement d’alléger la charge mentale et émotionnelle, mais aussi de sortir de la relation aidant-aidé·e et de rééquilibrer la relation.
Définition du répit actuellement retenue par le Collectif Je t’Aide et ses membres : « La prise en charge temporaire de l’aidé·e et/ou de la dyade aidant·e/aidé·e permettant à l’aidant·e de déléguer sa responsabilité et de bénéficier d’un temps « en dehors » de sa position d’aidant·e. Cette prise en charge de qualité lui permet de prendre soin de sa santé, d’améliorer sa relation avec son aidé·e, et de tenir son rôle d’aidant·e dans la durée ».
Les différents travaux sur le répit montrent la difficulté de définir des contours clairs de ce terme encore peu connus des aidant·es. Les solutions de répit sont multiples : accueil de jour, relayage à domicile, baluchonnage, séjours aidant·es/aidé. es en sont quelques exemples. Ils permettent aux aidant·es de déléguer leur responsabilité et de bénéficier d’un temps « en dehors » de leur position d’aidant.e. Cette prise en charge de qualité leur permet de prendre soin de leur santé, d’améliorer leur relation avec leur aidé.e et de tenir leur rôle d’aidant.e dans la durée.
Plusieurs conditions sont préalablement nécessaires pour que les aidant·es accèdent au répit : conscientiser leur rôle d’aidant ainsi que leur besoin de répit et connaître les solutions existantes. Au-delà de ces freins psychologiques, d’autres freins existent comme l’accessibilité géographique, financière et administrative de ces solutions dont l’offre encore trop cloisonnée selon la personne aidée.
Le répit peut prendre plusieurs formes car il existe une diversité de solutions complémentaires, en fonction de la situation de l’aidé·e et des différentes étapes du parcours.
Le répit peut être :
- court ou long : demi-journée, journée, plusieurs jours, séjours de répit
- programmé ou d’urgence
- ponctuel ou régulier
- à l’extérieur :
- accueil de jour : accueil en journée ou en demi-journée dans les établissements médico-sociaux pour les personnes diagnostiquées d’une maladie neuro-évolutive
- accueil de nuit
- en hébergement temporaire de l’aidé·e au sein d’une structure
- avec ou sans l’aidé·e : les séjours aidant·es et aidant·es/aidé·es
- à domicile :
- le relayage : un·e professionnel·le spécialement formé·e peut prendre temporairement le relai de l’aidant·e au domicile pendant une durée de 24h à 7 jours
- le baluchonnage : le cahier des charges est plus exigeant, la durée du relayage plus longue, le·la professionnel·le est formé·e et tient un carnet de notes
- le répit parental : un·e professionnel·le spécialiste de l’accompagnement des enfants en situation de handicap intervient à domicile
Il existe des aides financières afin de soutenir les aidant·es. Ces aides ont pour but de financer différents dispositifs et besoins, tels que la mise en place des aides ménagères, du portage de repas, ou encore l’achat et l’installation d’équipements spécialisés. Pour accéder à ces aides et/ou vous informer, vous pouvez vous adresser :
- à votre mutuelle santé
- aux caisses de retraite et caisses de retraite complémentaire. Pour trouver sa caisse de retraite : https://espace-personnel.agirc-arrco.fr/public/dopli
- à votre Département
- à la Caisse Primaire d’Assurance Maladie (CPAM)
- à la Caisse d’Allocations Familiales (CAF)
- aux plateformes d’accompagnement et de répit
- aux associations de malades
Pour les aidant·es de personne âgée, le droit au répit s’élève à maximum 548,54 euros€ / an si le plafond de l’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) est atteint.
L’interlocuteur clé des aidant·es pour être orienté·es et/ou accompagné·es dans le cadre du répit sont :
- Les plateformes de répit : Il en existe 220 en France. (j’ai enlevé la question à part) Les plateformes de répit ont pour missions principales : l’information, le soutien, le répit et les loisirs partagés. Ce sont vos interlocuteurs clés pour trouver les solutions de répit adaptées à votre situation et des financements complémentaires. Liens utiles pour trouver une Plateforme de répit (PFR) dans sa région :
- https://www.soutenirlesaidants.fr/
- https://www.pour-les-personnes-agees.gouv.fr/
- https://www.maboussoleaidants.fr/
De nombreux autres interlocuteur·rices privilégié·es des aidant·es existent :
- Le Centre Communal d’Action Sociale (CCAS)
- Le Centre Local d’Information et de Coordination gérontologique (CLIC)
- La Mairie
- La MDPH
- Les maisons des aînés et des aidants
- Les associations d’aidants et des patients
- Votre médecin traitant
En tant qu’aidant·e, partir en vacances, se détendre et se retrouver seul·e ou avec votre proche, c’est possible et même primordial !
Il existe plusieurs centres de vacances adaptés pour accueillir les aidé·es (avec ou sans les aidant·es) : Vivre le Répit en Famille, Village Répit Famille, Les Bobos à la ferme, L’Envol, AFEH, Œuvre Falret, VML…
Si vous accompagnez un proche, vous êtes déjà aidant·e !
Vous êtes déjà aidant·e et vous souhaitez vous former pour mieux accompagner votre proche, il existe plusieurs formations pour les aidant·es, dispensées par des associations.
La formation permet de comprendre la pathologie de son proche et ses besoins, d'acquérir des compétences relationnelles (poser ses limites, gérer la culpabilité, interagir avec son proche) et d'apprendre des gestes techniques (porter son proche sans se blesser ni le blesser).
Les formations sont adaptées à tous·tes les aidant·es :
- Formation en présentiel et/ou en ligne
- Formation pour tout type d’aidance confondue ou spécifique par pathologie
- Liste non exhaustive de structures qui proposent des formations : AFA, la Compagnie des Aidants, France Alzheimer, A2MCL, La Ligue contre le cancer, Handissimo, Derniers Secours…
J’aide et je travaille : comment concilier la vie professionnelle et personnelle ?
En tant qu’aidant·e en emploi, différents droits et dispositifs existent :
- En premier lieu, différents congés se sont développés au cours des dernières années, , ****afin d’avoir du temps pour accompagner votre proche :
- Le congé proche aidant : un congé rémunéré à hauteur du SMIC, maximum 3 mois et fractionnable à la journée. L’employeur ne peut pas refuser ce congé.
- Le congé de présence parentale : un congé pour s’occuper d’un enfant nécessitant des soins, pour une période maximale de 310 jours ouvrés par enfant et par maladie, accident ou handicap. Pendant la période du congé, le·la salarié·e ne perçoit pas de rémunération, mais il peut bénéficier de l’allocation journalière de présence parentale (AJPP)
- Le congé de solidarité familiale : un congé pour accompagner un proche en fin de vie. La durée de ce congé est fixée par la convention collective. En l’absence de dispositions conventionnelles, ce congé à une durée de 3 mois, renouvelable 1 fois. Il est fractionnable à la journée. Ce congé n’est pas rémunéré mais le·la salarié·e peut percevoir l’Allocation Journalière d’accompagnement d’une personne en fin de vie (AJAP) d’un montant de 59,63€/jour.
- Pour les aidant.es d’un proche en situation de handicap, avec un taux d’invalidité à 80% et plus, il existe la validation de trimestres de retraite supplémentaires
Ces congés sont accessibles en fonction de la situation d’aidance et/ou du profil de la personne aidée.
- Il existe aussi différents outils et dispositifs dans le droit du travail et les différentes conventions collectives que vous pouvez activer. Ainsi, vous pouvez évoquer la mise en place d’un :
- temps de télétravail
- temps partiel
- aménagement du poste de travail ou d’un changement de poste
Vous pouvez aussi parler :
- d’horaires flexibles
- d’autorisations d’absences ponctuelles
- de dons de jours de congés
Concernant ces questions, mais aussi afin d’être écouté·e et épaulé·e, vous pouvez vous tourner vers vos managers, le service des ressources humaines, des syndicats, des professionnel·les du service de prévention et de santé au travail (médecin du travail, assistante sociale), ou encore à des collègues.
Si connaître ces dispositifs est la première étape, il est primordial de ne pas attendre que la situation se dégrade pour les activer. Différentes options et aménagements existent afin d’être acteur·rice de son parcours professionnel (reconversion, mobilité, formation…) et il est important de prendre du temps pour étudier ses options et non de réagir dans l’urgence.
L’articulation des temps de vie est une notion questionnant l’équilibre que chaque personne peut trouver, ou du moins chercher, entre les différentes sphères de sa vie. Ces sphères de vie étant : la vie professionnelle (emploi, recherche d’emploi, projets professionnels au sens large), la vie sociale (loisirs, relations sociales, pratique sportive), la vie familiale (relations familiales, responsabilités parentales, loisirs). Chez les aidant·es, leur rôle auprès de leur proche vient s’ajouter à cette articulation.
👉Solutions internes à votre entreprise
Si l’activité professionnelle permet aux aidant·es de lutter contre la précarité, l’isolement social, et qu’elle propose un lieu de répit de leur vie d’aidance, concilier sa vie professionnelle avec les autres pans de sa vie n’est pas toujours chose facile. Pourtant, il est essentiel de parler de votre situation d’aidance au travail. Rester dans le silence, c’est risquer que des tensions s’installent entre vous, votre employeur·euse et vos collègues. Aborder votre situation au travail vous permettra de ne plus porter cette charge mentale seul·e, de connaître vos droits (lien vers la question droits aux congés), de nourrir une relation de confiance avec votre manager, et surtout de bénéficier d’une meilleure prise en compte de votre situation personnelle afin de pouvoir accompagner votre proche dans la durée tout en conservant votre emploi.
Afin de vous accompagner, faire part de vos difficultés et trouver des solutions, vous pouvez demander un rendez-vous auprès de vos managers, du service des ressources humaines, des syndicats, des professionnel·les du service de prévention et de santé au travail (médecin du travail, assistante sociale), ou encore à des collègues.
Au sein même de votre entreprise, de nombreuses solutions existent et beaucoup sont simples à mettre en place (cf. guides « Aidante et salariée » et “Salariés aidants”) :
- Télétravail, temps partiel, aménagement du poste de travail ou changement de poste
- Horaires flexibles, autorisations d’absences ponctuelles, dons de jours de congés
- Lignes d’écoute et de soutien dédiées
- Aides financières proposées par les mutuelles et les caisses de retraites complémentaires
👉Solutions externes à votre entreprise
Il existe également des solutions en dehors de votre entreprise pour mettre en place de l’aide pour votre proche :
- Mise en place de soin
- Aménagement du domicile si vous souhaitez garder votre proche à domicile
- Établissements pouvant accueillir votre proche
- Différentes aides financières en fonction de la situation de votre proche et de la vôtre
Il existe aussi des solutions pour prendre soin de vous :
- Déléguez certaines tâches pour vous dégager du temps
- Se tourner vers les associations d’aidant.es et/ou de patients pour trouver une écoute, des informations, voire des formations
- De nombreuses solutions de répit
Les aidant·es sont précieux·ses pour le monde professionnel car beaucoup développent des compétences transversales très recherchées, dont ils n’ont pas toujours connaissance, et encore très peu valorisées et reconnues. Les études montrent que les compétences développées par les aidant·es sont :
- La gestion des problèmes complexes : prise de décision adaptée, sens de l’organisation et gestion des priorités, analyse critique, gestion du stress
- L’adaptabilité
- L’autonomie
- La capacité de négociation
- La créativité
- La curiosité
Au-delà de ces compétences professionnelles, ce sont aussi les qualités relationnelles que développent les aidant·es puisqu’ils·elles interagissent avec de nombreux·euses acteur·rices (professionnel·les de santé, de l’administration, de l’Education Nationale...) et qu’ils·elles sont confronté·es au quotidien à la maladie, la perte d’autonomie ou le handicap et aux nombreuses situations qui y sont liées. Les études montrent :
- L’intelligence émotionnelle
- La capacité à collaborer sur des sujets transverses
- La capacité d’écoute et de lien
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Les aidant·es sont porteur·euses de compétences, développées pendant l’aidance, qui peuvent être valorisées professionnellement mais qui sont encore trop peu repérées, reconnues et utilisées.
S’il est souvent pensé que ce sont les métiers du soin et du lien (« care »), qui seraient les plus appropriés pour les aidant·es il est important de souligner que vos compétences sont transversales et peuvent être mises en pratique dans n’importe quel métier. Il est important de ne pas enfermer les aidant·es dans ces métiers, notamment dans un contexte de tension dans le secteur et la nécessité de combler le manque d’effectifs. Il convient de vous redonner le choix quant à vos orientations professionnelles. Celles-ci doivent correspondre à vos aspirations, et déboucher sur un emploi de qualité permettant de subvenir à vos nombreux besoins et ceux de vos proches.
Le compte personnel de formation (CPF) est un outil que vous pouvez utiliser et qui peut notamment vous permettre de financer des formations, qualifications, une validation d’acquis d’expérience (VAE), ou encore faire un bilan de compétences. Dans vos démarches, n’oubliez pas qu’il existe des acteur·rices de l’emploi dédié·es à votre accompagnement et que vous avez le droit de solliciter à tout moment : France travail (anciennement Pôle Emploi), l’Agence pour l’Emploi des Cadres (APEC), les Missions Locales, etc.
Vous êtes aidant.e, ancien.ne aidant.e, professionnel.le des métiers du lien, ou avez simplement à cœur d’œuvrer à la reconnaissance des aidant.es ? Adhérez au Collectif Je t’Aide et participez au changement avec nous !