Plaidoyer 2023 : Articulation des temps de vie des aidant.es : enjeux et solutions
Pour la sixième année consécutive, le Collectif Je t’Aide publie son plaidoyer afin de porter la voix des aidant·es auprès des pouvoirs publics ! Cette année, le plaidoyer porte sur l’articulation des temps de vie des aidant·es.
Le thème du plaidoyer 2023 du Collectif Je t’Aide
L’articulation des temps de vie est une notion questionnant l’équilibre que chaque personne trouve, ou du moins cherche, entre les différentes sphères de sa vie : la vie professionnelle et/ou académique, la vie sociale, la vie familiale.
La difficile articulation des temps de vie est un dénominateur commun à l’ensemble des aidant·es. Toutes et tous cumulent plusieurs rôles, chacun concernant un pan de leur vie, auquel s’ajoute celui d’aidant·e. Cette multiplicité des rôles a des impacts forts sur les aidant·es et ancien·nes aidant·es qui souffrent d’un manque de temps, d’un épuisement physique et mental, de précarité et d’isolement. Ces impacts sont également différents selon les temps de vie.
Le plaidoyer 2023 du Collectif Je t’Aide présente les spécificités de trois temps de vie : la jeunesse, la vie professionnelle et la retraite. Il dresse un état des lieux alarmant des difficultés rencontrées par les aidant·es à trouver de l’aide pour mieux articuler leurs temps de vie. Leur travail gratuit et invisible n’est encore que trop peu reconnu, les dispositifs leur étant destinés pour les aider sont encore largement insuffisants et beaucoup se sentent seul·es dans leur situation d’aidance.
Un plaidoyer pensé chronologiquement
Largement invisibilisée, la jeune aidance concerne au moins 500 000 personnes de moins de 18 ans en France. Les responsabilités dont ils.elles ont la charge – par choix ou par nécessité – ont de réels impacts sur leurs vies.
Nombreux·ses sont celles.ceux qui doivent réajuster le temps consacré à leurs études, voire se désinvestir, pendant que d’autres se (sur)investissent de manière plus marquée. Comme pour les aidant·es adultes, les jeunes aidant·es vont plus souvent négliger leur propre santé en privilégiant celle de leur proche.
Si certaines entreprises s’emparent du sujet des aidant·es, il est encore trop souvent tabou dans le monde du travail. 39% des salarié·es aidant·es éprouvent des difficultés à concilier vie professionnelle et vie personnelle. Or, 1 actif·ve sur 4 sera aidant·e en 2030. Ces chiffres font du sujet de l’aidance un véritable défi pour les employeur·euses et les services “ressources humaines” mais aussi pour les aidant·es elles.eux-mêmes.
En 2023, les aidant·es souffrent d’un cadre légal et de droits restrictifs qui ne leur permettent pas de bénéficier de flexibilité pour les un·es, de congés pour les autres. Nombreux·ses sont celles·ceux qui mettent en place des stratégies coûteuses d’adaptation pour se maintenir dans l’emploi, ou qui se retrouvent dans l’obligation de réduire voire cesser leur activité professionnelle. Ces stratégies, choix et/ou contraintes ont de véritables impacts sur le long terme pour les aidant·es, notamment pour celles et ceux contraint·es à la cessation de leur activité professionnelle et qui voient leur pouvoir d’achat réduit.
Alors que 23% des aidant·s sont retraité.es, leur situation spécifique est encore trop peu discutée. Pourtant, l’inaccessibilité aux droits à la retraite, l’abaissement des pensions de retraite en raison d’une diminution voire d’un arrêt de temps de travail pour accompagner son proche, une santé déclinante et l’isolement social des aidant·es à la retraite font l’objet de nombreuses alertes.
Les dispositifs d’accompagnement existants ne sont souvent pas à la hauteur des enjeux. Il est urgent de les rendre plus accessibles et de penser intelligemment la diffusion de l’information et d’actions de proximité sur ces dispositifs.