Intervenante : Pr. Agathe Raynaud-Simon Cheffe du Département de Gériatrie, hôpital Bichat APHP, Présidente de la Fédération Française de Nutrition Trésorière du Collectif de lutte contre la Dénutrition

De par la fréquence régulière de l’aide apportée, les aidant.es ont un rôle à jouer dans le repère des signes de dénutrition chez leurs proches. Les signes sont nombreux : perte d’appétit, alimentation monotone, placards et réfrigérateur vides, perte de poids, mais aussi le manque de force, la difficulté à se lever, la marche lente, les troubles d’équilibre et les chutes.

Certaines situations présentent des risques de dénutrition, telles que les maladies chroniques, les troubles cognitifs et les troubles de la déglutition et buccodentaires.

Pour agir contre la dénutrition, plusieurs leviers complémentaires sont à actionner par le médecin traitant, l’équipe médicale et les aidant.es. Parmi les principaux : la pesée régulière (au moins une fois par mois, voire une fois par semaine dans les situations à surveiller), une alimentation équilibrée, de l’exercice physique et un apport suffisant en vitamine D.

Intervenante : Raphaëlle Martin, Responsable du pôle aidant.e à l'association Delta 7 et Secrétaire Générale Adjointe du Collectif Je t’Aide.

Si les aidant.es sont en première ligne pour repérer les signes de dénutrition chez leurs proches, ils sont aus

si concernés par des risques concernant leur propre santé. En effet, aider un.e proche nécessite beaucoup de temps et d’énergie et les aidant.es délaissent souvent leur santé pour mener de front leur vie personnelle, familiale, professionnelle et leur vie d’aidant.e. Aider a des répercussions physiques et psychologiques : anxiété, stress, troubles du sommeil, épuisement en sont quelques exemples. 

Pour prévenir ces situations d’épuisement, plusieurs questions et repères peuvent être posées aux aidant.es ou proposées à la réflexion : depuis que je suis aidant.e, est-ce que ma santé a changé ? Suis-je plus anxieux.se qu’avant ? Suis-je entouré.e ? (Voir détails ci-contre).

Plusieurs dispositifs ont été évoqués pour se faire accompagner en tant qu’aidant.e : évoquer la situation avec son médecin traitant, mettre en place des aides (humaines, techniques, financières…), réaliser un bilan de santé gratuit dans une CPAM ou des consultations « aidant.es » dans les hôpitaux qui le proposent, les dispositifs des centres de prévention « Agirc – Arrco » pour les personnes retraitées en sont quelques exemples.

Intervenante : Corinne Benzekri, Directrice du pôle “Ressource, autonomie et citoyenneté” à la Fondation Casip Cojasor, Secrétaire Générale du Collectif Je t’Aide.

Le Collectif Je t’Aide est composé de 27 structures qui accompagnent les aidant.es au quotidien. Pour prévenir l’isolement social dont souffrent les aidant.es et les accompagner, trois grands groupes de solution ont été présentées : les lignes d’écoute, l’accompagnement des aidant.es et les groupes entre pair.es et enfin les séjours de répit.

Les échanges ont porté sur l’intérêt des complémentaires alimentaires et de la nutrition entérale par gastronomie et les ressources pour faire manger son proche qui n’a pas faim.

La Semaine Nationale de la Dénutrition a eu lieu du 12 au 20 novembre 2021 pour sa seconde édition. Elle permet de sensibiliser le grand public et les professionnel.les de santé et du secteur social à l’importance du repérage précoce de la dénutrition, d’améliorer la connaissance de cette pathologie partout en France et de développer localement cette semaine nationale.