Santé mentale des aidant·es parlons-en !

Retour sur la conférence “La santé mentale des aidant·es : parlons-en ! ” du 13 juin organisée par la Macif dans Paris. Retrouvez toutes les informations et ressources sur la santé mentale des aidant·es, évoquées par Morgane Hiron, Déléguée Générale du Collectif Je t’Aide, Sabrina Ripert d’Apivia Macif Mutuelle et les intervenantes de la table ronde.

La santé mentale des aidant·es : de quoi parlons-nous ?

 

 

Morgane Hiron, Déléguée générale du Collectif Je t’Aide, rappelle que selon l’OMS, la santé est “un état de complet bien-être physique, mental et social et ne consiste pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité”. Une bonne santé mentale repose sur l’équilibre émotionnel, des relations interpersonnelles saines, et une capacité d’adaptabilité et de résilience. Pendant le Covid, l’isolement a amplifié la détresse psychologique, particulièrement chez les aidant·es qui subissent une forte charge mentale et émotionnelle, s’adaptent constamment, et sollicitent rarement l’aide extérieure.
Voici quelques chiffres révélant la vulnérabilité qu’implique cette situation :

 

 

  • 20% la prévalence des problèmes de santé mentale chez les aidant·es “à charge importante”, par rapport à la population non-aidante.(Source : Colombo, F. et al. OCDE, 2011, Help Wanted? Providing and Paying for Long-Term Care, OECD Health Policy Studies, OECD Publishing, p.100.)
  • 40% Des aidant·es de personnes âgées à domicile ont des états dépressifs constatés. (Source : Etude menée en 2015 par l’Institut français des seniors)
  • 63% Des jeunes aidant·es se sentent en décalage avec les personnes de leur âge. (Source : Consultation Nationale 2023)
  • 92% Des parents aidant·es d’enfants en situation de handicap se déclarent épuisés. (Source : Etude du tiers lieu Bobos à la Ferme et la start-up HEROIC, ayant reçu près de 2000 réponses)

Table ronde : “Quand les aidant·es ont besoin d’aide”

 

La table ronde, intitulée “Quand les aidant·es ont besoin d’aide”, a été animée par Pènda Bourrié, Cheffe de projet Innovation Sociale à la Macif.  Sophie Dacbert, responsable formation à l’UNAFAM, Laurence Ambroisine, aidante de sa mère en perte d’autonomie, Raphaëlle Marti, directrice de pôle de l’association Delta 7, et Laure Vezin, psychologue et responsable d’une plateforme pour les aidant·es dans le 92, ont participé à cet échange. 

 

Quel que soit le type d’aidance, la charge que cela incombe peut rapidement devenir écrasante. Les aidant·es se sentent souvent démuni·es, surtout si leur proche refuse l’aide, ce qui peut entraîner des symptômes dépressifs ou des risques d’addiction. Pour prévenir ces risques, les intervenantes ont identifié plusieurs signes d’alerte : 

  • L’augmentation de la tension et du stress
  • L’isolement social progressif 
  • Le sentiment de fatigue 
  • Les douleurs physiques 
  • L’insomnie ou les troubles du sommeil 

 

Laure Vezin, psychologue, recommande de consulter un professionnel spécialisé pour démêler les enjeux spécifiques des aidant·es, notamment pour gérer la culpabilité. Elle souligne l’importance de maintenir une vie sociale, même avec de petits moments quotidiens. Des plateformes dédiées proposent des temps d’échanges entre “paire-aidants” et des groupes des citoyens se rassemblent un peu partout en France autour de cafés des aidants. Pour Laurence Ambroisine, aidante pour sa mère, le café des aidant·es auquel elle se rend tous les mois constitue des moments précieux et un “lieu de ressources extraordinaires” (échange de “bons plans”, de noms de professionnel·les…). 

 

Les aidant·es ont souvent peu de temps et les aides varient selon les régions. Les lignes d’écoute anonymes et gratuites sont utiles pour s’accorder un peu de réconfort. Malgré les obstacles au répit (visibilité de l’offre, manque de personnel, manque de confiance envers les professionnel·les, coût…), Raphaëlle Martin insiste sur l’importance des séjours adaptés pour permettre aux aidant·es de souffler. L’aidant·e peut également avoir besoin de moments de qualité avec son proche en changeant avec lui·elle d’environnement. Cette prise de recul par rapport à la routine quotidienne peut permettre de sortir de la relation aidant-aidé·e, rééquilibrer la relation et alléger la charge mentale et émotionnelle. Des formations pour mieux comprendre la pathologie du proche aident aussi à réduire cette charge (cliquez ici). Certaines associations et plateformes proposent des formations en ligne ou en présentiel pour les aidant·es, adaptées à diverses situations d’aidance. Selon Laure Vezin et Sophie Dacbert, se former sur la pathologie de son proche aide à anticiper et réduit la charge mentale. Enfin, Laurence Ambroisine souligne l’importance du sport régulier dans son rôle d’aidante. 

Conseils et ressources

Avant de clôturer cette riche intervention, chacune des intervenantes a laissé l’auditoire avec de doux conseils pouvant être source d’apaisement et de réflexion : 

“Accepter sa temporalité, d’être là où j’en suis.”

“Soyez doux avec vous-mêmes.”

“Prenez soin de soi pour pouvoir prendre soin de votre proche”

“Ne restez pas seuls ! ”

N’hésitez pas à faire appel à des associations spécialisées pour gagner du temps !”

Il est important de se renseigner sur les solutions d’aides au soutien mental bien avant que le quotidien changeant et prenant prenne le dessus”.

“Parler aux professionnels est primordial mais aussi aux proches !”

Solutions spécifiques au soutien de la santé mentale des aidant·es

Solutions aux aidant.es plus généralistes

  • Quelques exemples d’interlocuteurs pour être aidé dans les démarches administratives (disponibilité de ces services variable suivant les territoires) : 
    • Les associations de familles (elles ont elles-mêmes vécues ce parcours administratif difficile et peuvent vous guider). 
    • L’association Point d’orgue (service payant) dispose du dispositif Arpege pour l’aide administrative 
    • Le CCAS de votre commune (il oriente vers les professionnels de soin et vous accompagne dans certaines démarches administratives comme pour les dossiers APA. Pour trouver le CCAS le plus proche de chez vous, cliquez-ici)
    • L’association Unis-cité (elle met à disposition des jeunes qui peuvent relayer l’aidant quelques heures pour permettre à l’aidant de faire ses  tâches administratives ou autres)

Conférences organisées avec le soutien de la MACIF.

D’autres ressources sur les conférences en ligne

Les solutions du Kit des aidants

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